Les douleurs cervicales du rameur sont plus fréquentes qu'on ne croit. Elles peuvent rendre sa pratique sportive inconfortable voire dangereuse. Quelques réflexions sur leur mécanisme et leur prévention. Article préparé par Hugo MACIEJEWSKI et le Docteur Brice CANOT dans le cadre de la Mission d'Aide à la Performance de la Fédération Française d'Aviron. Corrigé et complété par les Docteurs Michel BRIGNOT et Frédéric MATON de la Fédération Française d'Aviron. Introduction Cette pathologie se caractérise par des douleurs plus ou moins aigues au niveau du cou (vertèbres cervicales). À ce jour, la cervicalgie n’a fait l’objet d’aucune étude approfondie chez les rameurs. Alors qu’en est-t-il de cette pathologie chez les rameurs, notamment ceux pratiquant en "loisir" et dans le cadre du programme "aviron santé" plus souvent touchés par une pathologie dégénérative (arthrose) du rachis cervical ? Résultats De manière assez surprenante, l’apparition des cervicalgies a été relativement fréquente chez les rameurs de notre étude puisque 17,3 % des participants ont affirmé en avoir souffert. La taille a semblé être un facteur susceptible d’accentuer la survenue de cette pathologie. Dans notre étude, les rameurs de grande taille ont présenté un risque plus marqué d’être touchés. D’un point de vue mécanique, le fait de disposer d’une grande taille exerce des tensions supplémentaires sur les chaines postérieures (dont font partie les cervicales) par effet de levier. Ces contraintes supplémentaires peuvent altérer la capacité du rameur à maintenir correctement sa posture si ce dernier ne dispose pas d’un renforcement adéquat des muscles de la chaine abdominales et lombaires. Ce premier résultat suggère donc qu’un travail de "gainage" s’avère d’autant plus nécessaire que le rameur sera grand. Nos résultats démontrent également que les rameurs les plus âgés ont présenté un risque plus limité d’être sujets aux douleurs cervicales. Ce résultat est surprenant puisqu’il va à l’encontre des observations faites par de nombreuses études qui soulignent très clairement une recrudescence des cervicalgies chez les personnes les plus âgées. Lorsque l’aviron est pratiqué correctement, cette activité présente des atouts indéniables dans le renforcement musculaires de la chaine dorsale. Une hypothèse pour expliquer l’apparition limitée des cervicalgies chez les rameurs les plus âgés pourrait tenir dans l’entretien musculaire des dorsales, et par voie de conséquence des cervicales, associé à une pratique sanitaire de l’aviron. Cette hypothèse est confortée par nos résultats qui montre que les rameurs pratiquant en "loisir" et dans le cadre du programme "aviron santé" ont été moins sujets aux cervicalgies. Enfin, il est intéressant de souligner que les rameurs ont été moins touchés par cette pathologie que les rameuses. Nous suspectons que l’anatomie de la colonne vertébrale des rameurs serait plus à même de jouer leur rôle de maintien que l’anatomie des rameuses. Les douleurs cervicales peuvent constituer un réel danger dans la pratique de l'aviron en limitant la rotation latérale de la tête du rameur en l'empêchant ainsi de visualiser sa trajectoire. Si l'angle mort dans le champ visuel du rameur est trop important, le risque de collision ou de chavirage devient important. Conclusion Peu étudiées chez les rameurs, les cervicalgies semblent pourtant relativement fréquentes (17,3%). Notre étude montre très clairement que la pratique de l’aviron présente des effets bénéfiques significatifs pour les rameurs les plus âgés et pour ceux pratiquants en "loisir" et dans le cadre du programme "aviron santé". On ne rappellera jamais assez l'importance du gainage musculaire paravertébral et de l'échauffement préalable à toute séance sportive y compris du cou trop souvent délaissé au dépense des autres parties de l'organisme. Auteur : Michel BRIGNOT
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Avril 2017
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